7 octobre 2022 |
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Burn-out, bore-out et après?

Ces trois dernières années, la vie en entreprise s’est vue grandement chamboulée par la crise sanitaire mondiale. L’agilité dans la recherche de solutions s’est imposée pour adapter les modes de travail face aux imprévus. A peine cette crise est-elle surmontée qu’il faut faire face aux suivantes. Bien qu’on doive les subir, elles auront peut-être le mérite de faire évoluer notre vision du travail.

Il n’y a encore pas si longtemps, les objectifs poursuivis par les entreprises étaient de se démarquer de leurs concurrents et de générer davantage de profits dans un environnement relativement prédictible et stable. L’organisation interne était pensée pour maximiser la rentabilité et rationaliser les coûts en fonction des différents facteurs identifiés pouvant influencer ses résultats. On était également à l’affût des meilleurs pratiques, outils, technologies à mettre en place pour atteindre ces objectifs. Dans cette logique de performance, les conditions de travail pouvaient mettre à mal les ressources humaines en engendrant burn-out, bore-out et autres maux.

Dans un monde plus complexe et plus incertain que jamais, la pandémie a bousculé cette conception du travail. En effet, elle s’est imposée dans l’équation. Les acteurs professionnels ont été ainsi forcés de trouver des solutions pour poursuivre les activités économiques dans une logique, avant tout, de survie. Les modes de fonctionnement ont dû être revisités et ce qui était alors envisagé dans un avenir plus ou moins proche, pour certaines entreprises, s’est alors accéléré et généralisé pour faire face (télétravail, réunions virtuelles, etc.). L’ensemble des ressources ont été mises sous pression. En plus du travail à délivrer, les collaborateurs.rices ont été sollicité.es pour proposer et implémenter des changements de pratiques tout en surmontant les difficultés au fur et à mesure qu’elles se présentaient. Cette situation inédite a déclenché, pour certain.es, des réflexions plus profondes sur le sens de leur travail et la relation à celui-ci (changement d’activité, diminution du taux d’occupation, etc.).

A l’heure d’une nouvelle crise liée cette fois-ci à la pénurie des ressources énergétiques voire de personnel pour certains domaines, nous allons devoir à nouveau faire preuve d’adaptation, de résilience et d’innovation. Avec le recul, nous pourrions adopter une approche davantage anticipative en impliquant et en accompagnant les acteurs professionnels dans le changement. Face à cet épuisement des ressources, ne serait-ce également pas là l’occasion pour les entreprises de réfléchir, non seulement à les préserver et à les diversifier, mais à repenser la notion même de travail ainsi que la relation que l’on entretient avec lui aussi bien individuellement que collectivement ? Sans quoi, ce sera le black-out.

Auteur: Emilie Moulin