E-motions ? Place à nos émotions au travail.
Le travail prend une grande part de notre temps et occupe une place prépondérante dans notre société. Qui dit travail dit collègues, collaborations, interactions, etc. Pour parvenir à faire co-exister tout ce monde et à viser l’efficacité, les organisations sont attentives à engager des profils capables de maîtrise de soi et d’attitudes positives malgré les difficultés rencontrées. Dans cette même lignée, et ce, pour cadrer et aligner les pratiques aux missions, des procédures sont ainsi créées et appliquées. En standardisant et en rationalisant, on réduit l’interprétation, la subjectivité et le risque d’erreurs dans un but d’efficience. Le revers de la médaille, c’est que chacun se retranche derrière l’application de la procédure, il y a moins d’échanges, de sens critique et de compréhension pour ce que font les autres autour de soi.
Avec l’apparition de l’intelligence artificielle, ce trend se poursuit. Certaines entreprises n’hésitent pas à investir dans cette technologie en y voyant des opportunités, notamment celle d’assigner à la machine des tâches de notre cahier des charges afin d’économiser du temps et des ressources humaines. Certes, l’IA peut soutenir voire faciliter certains processus, encore faut-il la paramétrer de manière réfléchie. En revanche, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que l’IA est totalement dépourvue d’intelligence émotionnelle…
Cette différence est sans appel lorsqu’il faut pouvoir apprécier une situation et agir en conséquence. Les marches à suivre ou les avatars sont bien démunis face à la complexité de cette tâche. Et si on s’attelait plutôt au développement de ce qui nous caractérise fondamentalement pour ainsi exploiter notre plein potentiel ? Avant d’essayer de nous répliquer ou de nous calibrer, valorisons notre super pouvoir !
Dans cette perspective, travaillons notre capacité à comprendre nos propres émotions, à savoir ce qui les provoque et à déterminer ce qu’on en fait. Développons notre empathie en sachant reconnaître les émotions d’autrui et s’y ajuster. Encourageons le partage plus ouvert de nos émotions pour améliorer la communication et pourquoi pas favoriser la remise en question des pratiques.
Finalement, s’apprivoiser c’est comprendre davantage les approches individuelles pour mieux fonctionner collectivement. Ainsi reconnectés à notre entourage professionnel, collaborateurs ou managers, nous serions plus à même de « vivre ensemble » dans un monde bien réel, d’utiliser notre sens critique et de déployer des actions efficaces et adaptées en fonction de la situation.
Auteur: Emilie Moulin
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